Manga addict'

Chapitre 9

Etendue sur son lit, le livre ouvert sous ses yeux, elle parcourait une nouvelle fois ses pages.

« Tu lis encore cette vieille légende ? »

Elle leva les yeux. Son chat, un bel animal noir au regard d’or, la fixait, la queue soigneusement entourée autour de ses pattes.

« Bientôt, elle prendra un sens, répondit elle.

-Tu n’es pas obligée de prendre part à tout ça.

-Je sais… Mais elles auront sûrement besoin de mon aide… Et je ne veux pas me défiler comme l’a fait Jessalyna…

-…

-Si il le faut, je prendrais part au combat. »

On avait pris le bus. J’étais assise à ses côtés et elle regardait par la fenêtre. Le silence s’était installés et aucune de nous deux n’était décidé à le briser. Mon cœur battait, chaque minute un peu plus fort. Alors comme ça j’allais revoir Edward ? Après toute ces années, qu’est ce qu’il était devenu ? Et si il avait changé ? Toutes ces questions se chamboulaient dans ma tête.

« On descend là », marmonna t’elle.

Je l’ai suivit. Elle était vraiment désagréable, et on aurait dit que son visage était crispé. Le soleil commençait à se coucher derrière les maisons et le clocher du village, teintant le paysage d’une couleur orangée. Elle marchait dans les rues sans même se retourner. Elle serpentait entre tout le beau monde qui venait au marché. Elle s’arrêta devant une grande maison entourée d’habitations quelconque. Elle entra sans frapper. Elle hotta l’imperméable noir qu’elle portait et une jeune femme en tenue de soubrette se précipita vers nous.

« Laissez moi faire, mademoiselle. Vous avez emmenez une amie à vous ?

-Ce n’est pas mon amie, répliqua froidement Julia.

-Oh, toute mes excuses », bredouilla la servante.

Un silence s’en suivit.

« Ne restes pas planté là, enfin ! Tu parles d’une employée !

-Oh… ! Pardon ! Je… Qui souhaitez vous voir, mademoiselle.

-Lui.

-Bien… »

Elle se pencha sur le côté et me demanda.

« Puis-je vous débarrasser de votre veste ?

-Heu… Ouais ? Pourquoi pas ? »

Je lui tendis ma veste, ahurie par l’irréalisme de la situation. Une nana en tenue de soubrette ? C’est le premier avril ou quoi ?! Ne faisant pas attention à mon expression d’étonnement, elle murmura :

« Monsieur Elric est dans sa chambre, par ici, je vous pris. »

*

* *

« Veuillez attendre ici.

-J’attends pas là, moi, marmonna Julia, t’as aucun ordre à me donner, je vais aller chercher Ed, avec la nuit blanche qu’il a passé, il doit roupiller. »

La « nuit blanche » ? ça veut dire quoi, ça ?!

La rouquine se retourna vers moi avec un air de dédain.

« Toi, t’attends ici », grogna t’elle.

Elle sortit de la pièce, nous laissant, Mlle la servante et moi, hébétées dans cette pièce qui ressemblait fortement à une salle d’attente.

« Vous… Voulez vous asseoir ?, me proposa t’elle.

-Je crois que j’en ai grand besoin… Dois moi, cette… Julia. Elle a un problème ?

-Elle n’est pas si froide, elle est même plutôt gentille, d’habitude... Mais depuis quelque temps… elle est…

-Conne ? 

-Oui, c’est ça », confirma t’elle avec un hochement de tête.

Puis, elle se redressa, rouge de honte, comme si elle venait de dire la pire infamie du monde.

« Oh là là… C’est très grave, bredouilla t’elle.

-Hein ? Exagères pas, c’est pas comme si t’avais dis une horreur, non plus.

-Mais… J’ai insulté mademoiselle… Si jamais on lui répète…

-Ne t’inquiète, pas, je tiendrais ma langue, je pense qu’elle suffisamment dure avec toi…

-Je… Merci… »

La porte grinça et s’ouvrit une un jeune homme. Il était blond grand et mince. Un sourire éclaira son visage. J’ai réussi à murmurer, le souffle court :

« …Ed… Edward ?

-Salut Winry, ça fait un bail ! »

J’ai marché, le pas rapide, vers lui. Je ne sait pas ce qu’il a pensé, peut être a t’il cru que je voulait sauter dans ses bras, mais c’était loin de là, car quand je suis arrivé à sa hauteur, je l’ai gifler violement

« « Salut Winry ça fait un bail ?! », ai-je répété, c’est tout ce que tu trouve à dire après 5 as d’absence ?! Mais t’es le dernier des enfoirés, ma parole !! »

La tête tournée vers la droite par la violence du coup, elle rit.

« C’est possible.

-… Où t’étais passé ?! »

Il plongea son regard dans le mien. J’eu un frisson d’horreur. Ses yeux, autrefois d’un bel ambre doré, avaient à présent une lueur violette. Puis, il regarda la soubrette de tout à l’heure.

« Conduit-la à une chambre, s’il te plait.

-Bien monsieur, répondit t’elle.

-Je n’ai aucune envie de passer la nuit ici !, protestais-je.

-J’ai beaucoup de chose à te raconter, sourit-il, et il commence a être tard. Alors tu restes ici cette nuit. »

J’était trop en colère contre lui pour lui obéir au doigt et à l’œil. Outrée, j’ai déclarée.

« Ch’uis pas une de tes nana qui te sers de servante et qui se fringue comme des soubrette. Tu ne me donnes pas d’ordre et je veux rentrer à la maison ! 

-Je m’y oppose aussi, annonça une voix. »

C’était Julia, qui était restée derrière Edward tout le long de notre courte conversation.

« Tu t’y opposes, répéta Edward, amusé, et depuis quand tu te permets ?

-………… »

Elle déglutit péniblement. La servante qui avait été chargée de me mettre dans une chambre m’attrapa par le bras.

« Venez mademoiselle, me conseilla t’elle, vous verrez, les chambre ici sont très bien et mieux ne vaut pas rentrer à une heure pareille. »

*

* *

Assise sur le lit de ma chambre, je regardais fixement le plafond. La porte grinça et s’ouvrit une la soubrette.

« La chambre vous plait ?, demanda elle avec un sourire.

-Elle est hideuse.

-… »

Elle hésita avant de murmurer.

«Vous n’êtes pas la seule à le trouver… ce genre de décor me mets aussi… Mal à l’aise.

-Arrêtes de me dire « vous », ça me stresse.

-Pardon ?

-Je m’appelle Winry. Et toi, c’est quoi ton prénom ?

-Je… Hum…. Je ne suis pas autorisé à tutoyer une invitée de mademoiselle Julia. Si monsieur Elric apprend que… »

J’ai éclaté de rire.

« Edward ? Lui, j’en fait mon affaire personnelle, ne t’inquiètes pas. Allé, dis moi ton prénom.

-Je… Je m’appelle Amélie. »